jeudi 31 mai 2018







La rose à coeur
l'azur en cri,
reconnaissant
d'être en vie,
je chante
comme je respire.

J'enciele mon cri.






-Qui seras-tu ?-

La chenille
chenillant
sur son mur blanc
à quoi rêve-t-elle ?

Et toi, à quoi rêves-tu
au long de tes nuits blanches ?

Un papillon a des ailes,
et toi qu'auras-tu ?
Qui seras-tu ?

Le papillon n'a rien à voir
avec la chenille





mercredi 30 mai 2018

mardi 29 mai 2018



Les signes du ciel,
qui les lira
le cœur en éveil ?







Que t'apprend l'herbe
après l'averse ?

Elle reste immobile
Elle respire l'eau
tombée du ciel.




lundi 28 mai 2018



Sous l'orage
je suis un petit fétu
un petit fétu...

de paille.

Je ne suis plus
si fûté,
fétu que je suis quand
gronde le tonnerre
tombe l'éclair.

Sous les tombereaux
d'eau,
me manquent des plumes
de canard.

je vais hagard
et tout trempé
petit humain
petit fétu
conscient
de ma fragilité.





dimanche 27 mai 2018

Côtes de Toul


Invisibles les oiseaux
sont partout.
Ils n'arrêtent pas 
un instant de chanter.

Herbes, graminées
au bord du chemin
sont exactement à leur place.
Elles chantent aussi généreuses
toutes tendues vers le soleil.

L'unique rose au coeur
du vignoble veille radieuse
comme la scabieuse opulente
qui déploie dans l'innocence
la perfection de sa forme.

Il n'y a pas de trop.
Il n'y a rien de faux.

Au pied de la croix
un banc de pierre
attend le promeneur
prêt à trouver sa place
dans le paysage.














samedi 26 mai 2018

Pegguy Polito



-Nouvelle vie-

Au plus haut de sa ramure
l'arbre voit enfin les étoiles.
Tours et détours,
ses branches ont 
cherché un chemin.

Il était là depuis des années.
Personne ne voyait rien.
Personne n'imaginait
qu'il avait un lendemain
différent.

Et soudain....

les étoiles l'ont entouré
comme une petite fille
un jour d'été
plante une fleur
dans ses cheveux .

La lumière l'a emporté
dans une nouvelle vie
pour qu'il joue de ses feuilles
qu'il danse de ses branches
jusqu'à l'aurore
qui ne connait pas
de déclin.






vendredi 25 mai 2018


Il y a des feuilles d'or 
dans la forêt
que personne ne vole.

Elles brillent pour rien







Les samares
se préparent à l'envol.

Hélicopteres
à l'école,
ils tournaient
tournaient en l'air.

Et toi, ton fruit 
se prépare.
Tes ailes ont besoin
de lumière.






jeudi 24 mai 2018



Belle aube,
tu transperces
l'orage de la nuit.

Montent les senteurs
d'herbes couchées
et de pétales.

La brume matinale
garde la chaleur de l'éclair





mercredi 23 mai 2018

Il n'y a pas un seul instant
où rien ne chante.

Les iris ouvrent des portes
vers un horizon
sans courbure.

Le ciel peint lui-même
sa respiration.

Les nuages ne parlent
q'une seule langue,
celle des coeurs
en louange.






le chat médite
les yeux mi-clos
les oiseaux en profitent.
Douce lumière du matin







mardi 22 mai 2018



Aussi haut que monte un mur,
Encore plus haut jaillit l'issue.

En toi ce débordement,
le vent, la lumière et plus encore
t'emporte.

Tu es l'enfant qui dort,
s'enroule dans le chant des vagues.
Tu n'as plus peur.

Tu as renversé
la table du tribunal
dans la prairies en fleurs.

Tu es porté maintenant
par le sourire
qui t'a vu naître.




lundi 21 mai 2018


Avec les nuages



Impossible de savoir
si les nuages passent
ou sont immobiles.
Ils ont la couleur
d'une neige de printemps dans la montagne.
Ils ne pensent pas. Ils ne disent rien
Ils se forment, se déforment.

J'aimerais être près d'un torrent
allongé sur un lit
d'aiguilles de mélèzes
et ne plus penser aussi.
Regarder seulement
les nuages,
deviner de quel silence
ils sont emplis.

J'envie leur calme
leur docilité au vent.
J'aimerais qu'ils me portent plus loin,
plus loin, plus loin.




dimanche 20 mai 2018


Terre brisée, remuée, concassée,
terre d'orages zébrée de folie
aux cicatrices d'ornières
aux abimes recousus
où la ténèbre palpite encore,
terre nue où la cendre
et le sang sont mêlés,
terre de nuit où
des restes d'étoiles
sont enfouis,
terre de promesse
au risque d'une graine
qui doit pourrir
qui doit mourir
sans assurance qu'un jour
elle germe,
terre qui crie, qui a soif
même quand elle emporte en son cœur
l'averse soudaine, 
terre livrée et délivrée
tout à la fois,
oh, terre, 
ma terre est prête.
fleurs et enfants
arbres et oiseaux
peuvent venir y danser








samedi 19 mai 2018

L'aubépine a gardé

un peu d'aurore sur ses pétales.

Elle est le premier signe

du chemin ouvert





Le corbeau méprisé
en son royaume
savoure l'espace
qui s'offre à lui.

Personne ne lui 
prendra sa liberté.
Certains lui lancent des pierres
D'autres le clouent
aux portes des granges.

Mais que peuvent-ils blesser ?
Que peuvent-ils attraper ?

Il se tient sous un autre regard,
celui où ses ailes
peuvent se déployer,
celui où il est bon
d'être simplement
corbeau en sa vérité.




jeudi 17 mai 2018

Jaunes escholtzias
bondissez,
dansez petits soleils,
emplissez le vide,
desserrez l'angoisse.

Fleurs de feu
flammes sans brûlure
brûlez la cendre monotone
des jours sans couleur.
Que votre or coule
aux bords des falaises
privées de lumière.






mercredi 16 mai 2018


-Les marguerites-

Derrière la grille
aucun pas ne les piétinera.

Pourquoi sont-elles là ?
La question n'a-t-elle pas
plus de vérité que la réponse ?

Même si personne
ne répond
elles resteront là

et t'apporteront peut-être
un peu de lumière.





mardi 15 mai 2018


Cette caresse 
de la lumière du soir
elle vient aussi pour toi.
Sur les graminées déjà blanches
et à l'intérieur
elle se prolonge.
Dis, pourquoi as-tu eu si peur ?

Avant quoi que ce soit,
laisse-moi être
laisse-moi approcher.







lundi 14 mai 2018


Douceur



Si éphémère déjà
elle prend doucement
la couleur du trottoir.

Tout est emporté
par le vent, la pluie,
le temps.

Où est l'endroit
du fleuve où
l'eau ne coule plus ?
Où est la fleur
qui continue à s'ouvrir
infiniment ?

Où est la vie radieuse
qui n'a que faire du temps ?







Je demande un peu de soleil
pour toi coquelicot
qui baisse trop la tête.
Dans ce paysage de larmes
vas-tu oublier
quand tu danses et vibres
au moindre souffle ?

Je demande que tu ailles
jusqu'au bout de ton destin 
de coquelicot qui joue
avec la lumière
grâce à la fragilité
de ses pétales,

comme je demande
d'aller au bout des mots
que je crie pour
que le silence accueille
la rencontre.








dimanche 13 mai 2018


Sous la bruine
la flamme d'une rose





Des milliers d'histoires
à l'envers,
des milliers de vies
rejoignent le silence
le repos de la rivière.
Tout s'apaise doucement
dans les appartements
avant la nuit
et la rivière continue de couler
emportant avec elle
des milliers de rêve
où l'on est tranquille




samedi 12 mai 2018


Herbes hautes
qui menaient à la rivière
accueillaient mon front
mes mains, mon corps
Herbes qui vous êtes
mises à briller,
tout est renversé.



vendredi 11 mai 2018


Un jour viendra



Le big-bang du pissenlit




Le linge à nouveau blanc
sèche au soleil.

Qu'il sera bon d'enfiler
ce linge fraichement lavé.
Qu'il sera bon de respirer
le parfum de la lessive.

Soudain je passe à l'intérieur.
Quel lessive encore !


jeudi 10 mai 2018





Le jeune homme est venu
de retour chez la bien-aimée.
Il frappa à la porte
de la bien-aimée.
Et une voix de l'intérieur demanda :
"Qui est là ?"
Il répondit : "C'est moi !"
Mais la voix reprit :
"Cette maison ne nous contiendrait pas
toi et moi"
et la porte demeura close.

Alors de nouveau le jeune homme appela :
"Bien-aimée, c'est moi. Ouvre, je suis là !"
Mais la porte resta fermée

Alors l'amant se retira dans la forêt,
et pria, jeûna dans la solitude.
Un an après, il s'en retourna
et frappa de nouveau à la porte
et de nouveau la voix demanda :
"Qui es là ?"

Et l'amant répondit alors :
"Bien-aimée, c'est Toi !"

Alors la porte s'ouvrit
pour lui donner passage.

Omar Ibn Al-Farid (1181-1234)





mercredi 9 mai 2018


Par la fenêtre ouverte passe 
toute l'espérance de tous,
même celle qui se cache
dans un abîme de sommeil.

Alors ce chant emporte avec lui
ceux qui pensaient 
que personne ne devinerait
combien les morsures de la nuit
les fixaient à la rive.

Ce chant est comme un fleuve d'or.
Il emporte les fragiles constructions
qui ne servent à rien.
Il coule aussi dans les regards
sans détours doux
comme la lumière de mai.

Comme j'aimerais l'écouter toujours.