lundi 30 avril 2018

Dans les bois
le peuple des feuilles
est de retour.
Il regarde les promeneurs
danse avec la lumière,
protège les paroles,
garde les cœurs.

Dans les bois,
les arbres ont des yeux doux
qui ne jugent personne.







Le bleuet ce matin
attendait la lumière
pour offrir les larmes
de la nuit





samedi 28 avril 2018


Parfois dans la forêt
un arbre tombe
sans que personne
ne le remarque.


Il montre une direction.
Peut-être est-ce
ce qu'un jour il a vu
au plus haut de lui-même.

Il a vu ce que 
les autres arbres
ne voient pas,
fiers de leurs racines,
fiers de leur force.

Lui, il a grandi à l'ombre
de ceux qui ne savent pas
écarter leurs branches
pour laisser passer
un peu de lumière.

Alors, il s'est tendu
de toutes ses forces.
C'est là-haut qu'il voulait aller,
là-haut pour les étoiles
qui lui auraient appris
à respirer.

Mais il était si frêle.
Il suffisait qu'une corneille
se pose à son sommet
pour qu'il ploie un peu.

Alors un jour
l'arbre est tombé
juste dans la direction d'une clairière,
celle qu'il avait  vue un matin
inondée de lumière.



-L'homme vert-

Si je rencontrais 
l'homme vert 
je lui demanderais
seulement un coeur
comme le sien.

Le sapin n'oublie
pas de grandir
les feuilles de hêtre
de se déployer.

Si je rencontrais
l'homme vert,
je lui demanderais
le courage
de ne plus jamais
me retourner.











Il n'y a pas de lassitude

les fleurs s'ouvrent
sur un autre espace.

il est alors
impossible
qu'elles fanent.

Elles montrent
ce qui est appelé
à se poursuivre

intérieurement



vendredi 27 avril 2018

La lumière laisse 
ses traces :

une aube
pour un jour 
qui jamais
n'est tracé d'avance,

Un trou comme un diamant
dans un mur
pour dire
que rien n'est jamais
sans issue,

et les pétales roses
illuminés un bref instant
bientôt emportés par le vent
pour chaque caresse légère
qu'apporte la vie
aux coeurs qui ont choisi
la tendresse.











jeudi 26 avril 2018

Cette lumière soudaine
juste au pied
de la maison,
pourquoi ?

C'est comme si le ciel
sortait de son bain
dans une nudité
éblouissante





mercredi 25 avril 2018

-Un passage-


Il y a un passage
je te l'assure,
un passage
dans l'obscur

tu deviendras
l'ami d'une feuille
qui frémit dans le vent,

les traités savants
tomberont en poussière
près de la fleur
qui attendait depuis si longtemps
ton heure.

Il y a un passage
que tu n'as pas ouvert
près de mains vides
qui n'agrippent plus rien. 

La vie te sourira.
Tu répondras à son sourire
d'un cœur entier,
je te l'assure.








Ces signes
ce sont 
nos bras levés,
notre chant
qui cherche un chemin,
notre regard au désert
qui accepte
plus grand
plus large et plus vrai.

Ces signes
ce sont 
nos prisons ouvertes
nos caresses qui
ne prennent plus rien,
notre liberté retrouvée







mardi 24 avril 2018


-C'est vrai-





La muraille tombe
Tu as trouvé un passage.
Tu es là même
dans l'absence
Je n'ai rien à faire

Je reconnais ta venue,
toujours discrète,
comme la tendresse d'un regard
qui s'ajouterait à mon regard.

La ruelles'emplit de silence
A mes pieds
ce n'est plus une fleur.
Cela me dépasse,

comme le ciel ce matin
qui a la douceur
d'un oiseau géant.

Oh, le ciel, l'aveugle, la fleur,

un jour en cette lumière
vaut mieux que mille ailleurs !

C'est vrai
c'est vrai
c'est vrai.









dimanche 22 avril 2018


-Je me repose-


A l'ombre de tes branches,
je me repose,
contemple un ciel 
étoilé de jeunes feuilles
presque transparentes.

je me repose
empli d'une telle espérance
auprès d'un arbre
que rien ne pourra déraciner.

Dans ce souffle de printemps
je laisse chanter
un chant qui ne m'appartient pas.
Je comprends enfin
pourquoi les arbres
peuvent danser de joie.

Je me repose.
Tant de choses qui pesaient
se sont éloignées.
je me repose et dépose
ce fardeau qui m'a tant écrasé

Et je me laisse porter
auprès de l'arbre
dont les branches
m'indiquent le pays
que j'attendais

Je me repose,
ne veut plus me débattre.
Les arbres ont une parole
à délivrer pour celui
qui veut bien écouter.

Je me repose,
écoute cette parole
qui me fait du bien,
sans honte d'être 
comme un enfant confiant.








samedi 21 avril 2018


Même si

Même si ce ruissellement de fleurs
 ne durait qu'un instant,
même si la pluie et le vent
venaient tout détruire,
même si tout m'était arraché
jusqu'à ceux que j'aime
même si l'on me jetait des pierres
ou des mots qui font aussi mal
que des couteaux,
même si l'été était brûlant,
que ma voix se perde
et que plus personne n'y réponde,
même si......Tu es à mes côtés
et ta main est un berceau.








vendredi 20 avril 2018


Ce jour







La petite mésange du matin
n'a rien à me dire
mais elle me dit tout
et je l'aime
à jamais libre.

Elle peut s'envoler
Je l'accompagne
invisible
jusqu'à son retour.

Avec elle,
j'échapperai au filet !


jeudi 19 avril 2018


Paysage visage,
sagesse qui  apaise
vert qu'aucune couleur
ne peut rendre
Sage paysage
vu du brouhaha
de la ville si vile,
il y a encore
quelques mystères
dans ces collines,
quelques arbres
prêts à prendre
dans leurs bras
les égarés,
quelque oiseau ignoré
qui chante sa joie d'être.




Premier lilas




mercredi 18 avril 2018

L'aveugle


En attendant le bus,
une dame arrive avec
un aveugle.

Ils parlent :
je peux vous aider à monter
si vous voulez.
Oh, je peux me débrouiller.
Oui, je sais, mais ma soeur
est comme vous.
Comment êtes vous devenu aveugle ?
J'ai eu une tumeur,
j'aurais pu y passer,
alors j'ai de la chance.
Ma soeur, c'est une maladie
dégénérative du nerf optique.
C'est dur tout de même.
Oh vous savez, être
en colère est inutile.
Ce qu'il faut
c'est avancer.
Oui, vous avez raison.
Vous vous appelez comment ?
Denise.
je penserai à vous.






mardi 17 avril 2018


-C'est quoi ?-


Présents du présent, 
en chemin
les arbres et les fleurs
les prairies aussi
chantent.

Ce qui ne chante pas en moi,
c'est quoi ?

un mur ?
la mort ?







lundi 16 avril 2018


Sur un chemin nouveau








Déjà en cette clarté
où tout est bien,
à mes côtés,
je n'ai plus peur.

Yeux fermés,
ou yeux ouverts,
c'est le pays
que j'ai longtemps rêvé.




Un arbre suffit

un arbre et un seul

pour s'arracher à soi-même,

et qu'il n'y ait plus de mots

plus de mots.


Qui vais-je rejoindre ?


dimanche 15 avril 2018


-Je ne peux plus-


Puisque c'est ainsi
que ce ne sera jamais
autrement,
puisque ma tour s'est effondrée,
que mon cœur est prêt,
puisque que le ciel s'ouvre
et que je ne retiens rien,
porte seulement
le bonheur qui vient,
et pour rien,
Puisque cela 
m'est impossible,
que je me laisse porter aussi
et que la lumière vient
quand je ne peux plus rien,
puisque j'ai trouvé refuge
dans la flamme qui ne s'éteint pas,
pourquoi rejoindrais-je encore une fois
la nuit qui passe pour tuer
en silence la paix
de ma naissance ?

Je ne peux plus.




samedi 14 avril 2018

-Chantez-

Elles se réveillent.
Elles ont la fraîcheur
d'une eau de source.
Elles appellent
la lumière à toute heure
Fauvettes, merles
et rouge-queues
les accompagnent.

Fleurs du cerisier
et de l'amandier
sans plis et sans replis
comme le visage
du nouveau-né,
fleurs qui s'ouvrent
innocentes
pour déposer
un peu de douceur
sur la colère de l'homme

Chantez, chantez, chantez
encore plus fort
pour couvrir les cris de la nuit !







Belles sans raison,
au jardin le 14 avril