samedi 29 juillet 2017

-Loin-

Un peu plus de lumière,
c'est ce que j'espère.
le feu se diffuse.
L'ombre est un filet,
un abîme.

On peut s'éteindre
de tant de manières.
Un mot plus haut
que l'autre,
et la fenêtre se referme.

Un peu plus de lumière.
La légèreté revient,
et ce n'est pas superficiel.

Le corps peut être
lourd d'ombres.

Allume un feu,
et vogue la montgolfière.

Loin.
De plus en plus loin.


vendredi 28 juillet 2017

-Petite flamme-

Par la fenêtre,
une simple percée
de lumière,
la vie
derrière 
le gris.

Et j'ai pensé :
"Où est la solitude ?"

Ce rayon descend
en moi-même
et me comprend.

On peut tout quitter.
Les maison brûlent,
les pages s'envolent.
Ce que l'on pense de nous
est un mensonge.
Ce que l'on pense
des autres aussi.

Les nuages se déchirent 
toujours.
Alors la lumière vient.

C'est elle qui allume
la flamme à l'intérieur,
le seul bien
que mites et vers
ne mangeront point.

Toi, petite flamme,
je te le dis : "Vis !"
Comme une mère
au chevet d'un enfant souffrant,

je veillerai.

Si tout part en poussière,
Petite flamme, tu grandis !

Ce matin, par la fenêtre,
c'est la lumière qui me l'a dit.


mercredi 26 juillet 2017


CANTATE DE LA NUDITÉ


Je chanterai ce chant nouveau : la nudité. 
La pureté réelle est vide de pensée; 
La pensée, elle doit se tenir à l'écart. 
C'est ainsi, moi que j'ai perdu ce qui est moi. 
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Ce qui m'est étranger cesse de me leurrer. 
Et j'aime autant être pauvre que riche. 
Point d'image qui me contente : 
Il m'a fallu me vider moi-même. 
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Veux-tu savoir comment je me passai d'images? 
C'est lorsqu'en moi j'embrassai l'unité, 
Car telle est l'unité réelle. 
Et la douleur pas plus que l'amour ne m'émeut. 
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Veux-tu savoir comment je dépouillai l'esprit? 
C'est lorsque je cessai de distinguer, 
Hormis, en moi, la divinité une. 
Or, je n'ai pu le. taire et j'ai dû l'avouer : 
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Depuis que me voilà perdu dans cet abîme, 
J'ai cessé de parler, je suis muet,
Oui, la divinité m'a englouti. 
Je suis dépossédé,
Et c'est pourquoi les ténèbres m'ont réjoui.

Depuis le temps où j'ai rejoint mon origine, 
J'ai cessé de vieillir et j'ai dû rajeunir. 
Ainsi toute ma force a disparu. 
Et elle est morte.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Or donc, celui qui disparait 
Et qui trouve sa nuit,
Est tout aussi riche, étant exempt de misères. 
Ainsi les feux d'amour
M'ont soudain consumé.    
Et j'en suis mort.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci."
Jean Tauler

Traduit par J. Chuzeville. (x)


dimanche 23 juillet 2017


-Seul refuge-

Seul refuge,
cette maison attend.
Les oiseaux se sont rassemblés
au bord des fenêtres.
Ils restent invisibles.

Seul refuge,
je traverse l'eau noire.
Ce n'est plus moi
qui mène le combat.
Le cœur appelle.

Donner sa vie,
reconnaître le bien véritable,
sur le seuil de cette maison,
je ne vois 
qu'un sourire.

Se réfugier
en ce qui jamais 
ne manquera.
L'eau était froide.
Je viens me réchauffer.
Même en été, il y a du feu.

Déjà sont oubliés
les cris de la traversée.
Rien d'autre à faire
que tendre les bras.
L'eau noire s'écarte.

A l'étage se trouve un lit.
Comme il sera bon
d'y dormir à poings ouverts.

Maison posée sur le roc,
comment vacillerait-elle ?
On voit encore sur l'eau
quelques plumes et feuillages
qui ne servent à rien.

Ô, j'y retournerai
encore et encore,
à chaque fois 
que l'eau noire me cernera
Et ce sera les yeux fermés,
le coeur brûlant.




samedi 22 juillet 2017


L'eau et le ciel





Ce matin







Bleus à l'âme






Le papillon mort


Fête de Marie-Madeleine

"Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table. 37Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum, 38et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum.…"




lundi 17 juillet 2017

Ma tête soliloque sous la semelle de mes bottes
Quand elles se frottent au pavé des ruelles
On m'a dit que le doute, c'est le bon Dieu qui clignote

Mais ma foi est fébrile comme une chandelle
La foule est ventriloque, à couvert on chuchote
C'est dans la pénombre que la lumière est belle (bis)

Une nuit ou une vie cerne mes yeux déjà flous
Aux reflets vert-de-gris et cruels
Le sel des glaciers sur la couleur de mes joues
Même si personne ne nous cherche querelle
Et la gorge qui rit, et les mains dans la boue
C'est dans le brouillard qu'une rencontre est belle (bis)

Alors j'apprends à me tenir debout
Oui j'apprends à me tenir debout
Je n'ai rien contre personne et je tendrai l'autre joue
J'apprends à me tenir debout

Et puis une défaite qui vaut toutes les victoires
Quand nos propres désirs nous ensorcèlent
Parfois l'âme se rachète en se servant à boire
Je n'ai pourtant rien d'un criminel
Et Amélie qui demande si on rêve ou si on dort
C'est dans le silence qu'une réponse est belle (bis)

Alors j'apprends à me tenir debout
Oui j'apprends à me tenir debout
Je n'ai rien contre personne et je tendrai l'autre joue

J'apprends à me tenir debout
Oui j'apprends à me tenir debout

Oui j'apprends à me tenir debout
Je n'ai rien contre personne et je tendrai l'autre joue

J'apprends à me tenir debout.


-Une autre mer-

les vagues déferlent.
Que puis-je faire d'autre
assis sur les galets ?
Le fracas est assourdissant,
Le vent m'étourdit.

Si une vague m'emportait,
je n'y pourrais rien.
Elle m'emporterait
aveugle vers le large.

Est-il une autre mer pour se perdre ?
Celle-ci est sauvage,
n'obéit qu'à la nécessité.
Elle donne vie
mais peut tuer sans discernement.

Autre mer intérieure
qui enfante sans étouffer,
à travers le barouf
de vagues bien réelles,
tu murmures ton appel.

J'avance un pied,
prêt à le retirer.
L'eau est-elle glaciale ?
Mais les vagues chantent :
"Lance-toi !"

J'avance jusqu'aux genoux.
Une vague plus joyeuse
m'éclabousse d'écume
"N'hésite pas, plonge !"

Alors je tombe entre ses bras.
Je ne sens plus la peur ni le froid.
Ô, douce noyade où l'on respire enfin !


Sur la plage d'Asnelles

la mer, le vent,
l'ombre d'une mouette
sur le sable luisant,
la plage avance sous mes pas.

L'espace est là.
La ligne d'horizon
n'est même plus une frontière
entre la terre et le ciel,
tout juste un fil nu
sans funambule.

Chevelures abandonnées
les algues exhalent
un parfum nourissier.
Je mange de l'air chargé
de sel et d'embruns.

la verticalité des poutres
rongés par les tempêtes
rompt le désert qui 
apparait à marée basse.
A certains endroits le bois
ne forment plus 
qu'une ligne de dents noires;

Avec deux galets
je construis un auvent
pour une méduse échouée
qui se dessèche au soleil.
Peut-être cette nuit l'océan
l'emportera à nouveau vers le large.

Comme des tournesols
hypnotisés par le soleil,
quelques mouettes figées
fixent le large.
Qu'espèrent-elles
à regarder ainsi la mer qui moutonne ?

Le chant des vagues
comme celui d'un torrent
s'insinue entre mes pensées
qui ne sont plus que des oiseaux
qui s'amenuisent derrière les dunes








Anges (cathédrale de Bayeux)









Coucher de Soleil à Asnelles














Fleurs, cailloux, algues...



















Cieux normands











Sables et galets