mardi 28 juin 2016

Le lampion

Je veux du vent frais
qui passe entre les os,
des feuillages à l'orée
qui retiennent la ténèbre,
un grand cri de buse
qui demande le silence
à celui qui pénètre
dans son territoire

Trop de pensées
se sont perdues
comme des moucherons
autour de fruits pourris.

La soif est un 
feu de lucioles
à l'approche de l'aube
où la rosée doit
être recueillie.

Il y a un pays
derrière moi
où des sirènes
se sont perdues.
Et là devant,
une porte à franchir
jamais ne se ferme.

Je désire désirer
encore plus fort.
Dans la nuit
la cigale n'arrête 
jamais son chant.

Si je pouvais trouver 
un seul mot pour
rassembler tous les autres
qui se dispersent
comme des papillons
autour de la source.

Mais rien ne vient
que la vie et la pulsation
du sang dans mes veines.

Rien ne vient
que ce qui emporte tout
et dépose un peu de lumière
comme un lampion d'enfant
dans une souche noircie.


lundi 27 juin 2016


Belle à voir



D'autres fleurs sans pourquoi











« La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu'elle fleurit,
N'a pour elle-même aucun soin, – ne demande pas : suis-je regardée ? 
                                                            -Angelus Silesius-




dimanche 26 juin 2016

mardi 21 juin 2016

Nuage mangeur de soleil au bord de l'indigestion



-Une âme qui éternue-

Tout ce silence que perce
un cri de merle effarouché,
ce silence en masse
qui remonte on ne sait d'où.
Pourquoi vouloir
toujours avoir raison ?

La raison joue aussi
avec le feuillage
du noisetier pourpre.
L'orage regarde de haut l'agitation.
Je ne veux plus,
je ne sais plus.
Au milieu du brouhaha,
rester assis en bord de mer suffit.

Bris de vitres, cri, drapeaux.
Un enfant a peur du noir.
Et cette foule qui crie
de quoi a-t-elle peur ?
Dans le ciel, indifférents,
quelques martinets crient,
mais c'est d'ivresse.
Il y aura toujours assez d'espace.
J'ai peur des convictions,
boucliers en carton.
Démuni, le corbeau mourant
que j'ai croisé cherchait
une cachette pour mourir.
J'offre des fleurs et des nuages chaque soir
à ceux qui n'ont pas peur de dire
qu'ils ont peur du noir.

Me suffit le chat
qui fait le dos rond
sur le muret de la maison,
et la goutte de pluie qui trouve toujours
le bout du bout du nez du promeneur.
Me suffit un arbre soudain réveillé
qui apparaît au coin d'une rue, vivant,
comme jamais je ne le serais.

Jamais je ne le serais ?
Mais qui l'a dit ?
Quelle voix de lassitude ?
Les aubes sont de plus en plus étranges,
presque fulgurantes
comme un avertissement.
J'apprends encore à voler
comme le petit rouge-queue
qui ne reviendra plus au nid.

C'est pour qui et pourquoi tout cela ?
Le feu a-t-il pris ?
Je veux bien être mangé
si les cannibales retrouvent le sourire
et se mettent à danser.
La vie, c'est gratuit.
On y rentre sans payer.
Qu'est-ce que c'est tous ces yeux
de caisse enregistreuse ?

Et c'est quoi cette mort
qui colle à la peau, cette suie qui me suit
pour effacer les traînées des étoiles.
Plus d'idéologies dans les logis !
J'ai retrouvé sous un mouchoir
une âme qui porte encore
 la trace de ses plis,

une âme nue qui éternue,
qui flambe et qui sourit !


samedi 18 juin 2016

Gravure pointe sèche
Une vache perdue dans la forêt
(d'après une photo personnelle)


Bébé rouge-queue (attention fragile)



et Bébé Hortensia


Sept nuages que la lumière révèle

Lumière qui ne se lève ni ne se couche,
Jamais lumières ni ténèbres ne la touche,
En cet espace reposent ombres et clartés,
En cette Lumière qui ne s’est pas reposé.


Abhinavagupta