dimanche 28 août 2016


-Orage-

Orage au loin.
Roule le tonnerre.
Grande ouverte,
la fenêtre laisse
passer un filet d'air.
Ce poids, cette chaleur
ce n'est rien.

Premières gouttes,
larges, chaudes.
Une odeur aigrelette
monte de la terre.
Le soleil résiste,
découpe le ciel.
Accrocs dans l'étoupe
des nuages gros 
comme des outres.

Je choisis l'esprit
qui vit en moi.
Apaise-toi petit ogre.
Danse avec les feuillages
dont le langage
n'est que bonté.

J'attends l'orage
qui ne vient pas,
éloigné de tout.
les arbres seuls 
paraissent vivants.

la colline aussi
est lointaine.
Mais derrière
d'autres hommes
ont ouvert leurs fenêtres
et attendent de respirer un peu.

Et si l'orage
n'était qu'un prétexte.
J'étouffe ici.
Passage d'oiseaux
dans tous les sens.
Ils cherchent aussi 
le lieu de leur repos
pendant que je choisis de vivre.
Bruits de voix,
cris d'enfants.
J'accompagne le monde
et ses naissances








lundi 22 août 2016


-L'aube-

L'aube mijote ses effluves de lumière
dans un océan d'encre.

Je ne bouge pas.

Le soleil roule
avec ses rayons
et cherche l'issue.

Je ne frappe plus à la porte.

Le soleil ne manque
aucun rendez-vous
même si personne n'est là.

L'aube m'épingle à la fenêtre.

Je suis un feu qui s'ignore
enlacé de fumées,
un papillon de nuit
perdu sur son étoile.

L'aube écarte les bords de l'abîme.
Un lait bleu s'écoule de la blessure.

Je bois du vaste et je respire.

Un silence d'oiseau
se pose sur la colline.
Trop de gens dorment encore.
Un nuage emporte
les rêves perdus un à un.

Encore une minute
et il n'y aura plus rien.

L'aube meurt près des fenêtres noires.