Yatra
Poésies, photographies, gravures
vendredi 26 avril 2024
jeudi 25 avril 2024
mercredi 24 avril 2024
Dans la rue qui
monte à la maison
les premiers coquelicots
bravent fièrement le grésil.
Fleurs si fragiles
qu'il est inutile de cueillir,
papillon rouge miracle,
d'une graine perdue
entre béton et bitume
a surgi une aérienne
boule de feu.
Un aveugle n'est pas
celui qui ne voit pas,
mais celui qui
ne reconnait pas.
mardi 23 avril 2024
-1-
C'est ici qu'a commencé un ciel sans détours, avec des arbres gorgés de lumière, une histoire d'où l'on ne revient pas, côte à côte avec les marcheurs nocturnes qui ne lèvent jamais les yeux. C'est ici que des ailes ont pris feu, et que le vin a coulé à flots sur une terre inconnue.
-2-
Il était temps de perdre la tête, triste geôle à moisissures, et que les hirondelles sur leur fil reprennent leurs volutes où l'espace jubile. Il était temps d'échapper à ces os desséchés qui ne se relèveraient jamais.
-3-
Le jugement est déjà venu et la voix était douce comme du miel : "Cette terre est la tienne. Sur la pelouse calcaire de cette colline est un orchis si pur qu'il peut être un diadème"
-4-
Les plaintes ont été emportées par le vent, comme de la paille. Les mains trouvaient douceur à l'écorce rugueuse. Les mains parlaient aux herbes folles, et le regard était celui d'un otage au grand jour, renversé par la lumière et la tendresse folle des pétales
-5-
Même les visages qui se ferment possédaient une perle ou un germe que révélerait peut-être un jour le cygne qui marque avec de l'or son passage sur l'eau noire !
-6-
Il y avait tout en cet instant, ce que personne ne dit jamais à personne, la feuille vert tendre d'un érable, ou la robe luisante d'un grain de cassis, hors du sang et de la souffrance.
-7-
Tout se tenait dans cette reconnaissance, une innocence essentielle, du lichens phosphorescent à la dent de tigre fossile, du regard de l'enfant battu qui ne comprend pas à celui grand ouvert du poulain sur ses pattes frêles. Tout attirait vers l'énigme !
-8-
Et il voulait être là, homme seulement, parmi d'autres hommes, sans défense, sans violence, sur le fil fragile qui passe d'abîme en abîme, et donnant sa main, et donnant sa vie !
lundi 22 avril 2024
Où s'être perdu,
nuages échevelées ?
dites-le
dans la grande clarté
qui se prolonge !
Où se cacher
maintenant,
Les fausses promesses
retournent au silence !
le jour même abrupt,
bosse au front,
coup de bâton,
m'ont réveillé
ici, dans le jardin !
Ne plus rien attendre
puisque tout déjà
a été donné.
Il n'y a rien à faire
qu'accepter
et offrir sa seule tendresse,
nudité qui ne protège plus rien,
tout a été donné,
tout a été ôté,
la moindre feuille frémit !
Mais si une seule personne
comprenait derrière les mots,
entrevoyant l'espace,
si une seule goûtait
à ce qui vit aussi en elle
et que reflètent les arbres mouvants,
sensibles aux souffles invisibles !
dimanche 21 avril 2024
Pour plus tard.
Lorsqu'il n'est plus rien resté,
c'était un ciel plein d'étoiles,
libre de tout lien,
avec partout
des maisons écroulées,
et nulle trace de morts,
seulement des fleurs
qui poussent sans effort
parmi les ruines,
et des nomades
qui vont plus loin,
avec dans le regard
la lumière de l'enfant,
qui en son royaume
n'a besoin de rien !
samedi 20 avril 2024