lundi 18 mars 2024

 

"Le vieux joueur de ney"

pastel sec


 


15h15,

il neige des pétales.
Il neige des années,
les cheveux blanchissent.

La marche est incertaine.
Les troncs tortueux
ont des figures humaines
et le soleil entre les branches
jouent avec les larmes

Personne ne prête attention
aux arbres qui chantent
sous les fenêtre fermées,
près des voitures monotones.

Chacun croit à ses pensées
chacun croit à son monde
qui lentement se referme
près des oiseaux secrets

qui s'enivrent d'espace
dans la brume mauve.
et des hommes morts passent
privés de sourire.







dimanche 17 mars 2024

 


16h30

Près du canal,
une tache de lumière
dans une flaque
près de l'eau argentée.

Fascination

Le bord du canal
disparait.

Se réveiller.

Etre sur terre
n'est pas anodin
Un peu d'air
un peu de lumière
un peu d'eau,

la vie tout court.

Plus d'air,
plus de lumière,
plus d'eau,

la mort tout court.

Entre les deux,
li faut choisir.









samedi 16 mars 2024


"L'humain est écrasé entre le divin inhumain et l'humain sans Dieu"

Nicolas Berdiaev



"Ecce homo"

sculpture sur bois


 

vendredi 15 mars 2024

 


Quand tu ne t'attaches plus
et que le vide respire,

Quand toutes ces images
avec l'amour
qui aurait su
qui aurait pu,
ont disparu,

Quand le rêve
d'une connivence
parfaite avec un être
s'est dissipé,

Quand les pensées
ne troublent plus
l'espace qui s'ouvre
et qui est un repos,

Les yeux se taisent.
On est offrande.

pour rien.




jeudi 14 mars 2024

 


L'ombre protège
la source.

N'aie pas peur
de cet ombre
au tréfonds

La source chante
à l'ombre
des mousses
et des roches.

C'est l'ombre humus,
l'ombre terreau.

Entre les maléfices
qui te nient
la source se fraye
un chemin.

Tu n'écoutes 
que le murmure
de la source.

Elle seule
te libère,
te rend,
après t'avoir désaltéré,

à ta vraie soif.



Bords de Meurthe, 14h30

Les oiseaux pépient plus fort
maintenant et la rivière
gonflée des dernières pluies
laisse le film des nuages
se dérouler.

Marcher touché
par les chants,
la lumière un peu étrange
les reflets qui se transforment
à chaque pas.

Envol d'un héron
Toilette d'un cygne
pourtant immaculé,
rivière vivante
au cœur d'immeubles
en béton.

Marcher, être une rivière
qui rejoint toujours
plus grande qu'elle

N'avoir que cela
en tête et au cœur
devenu muet
de mystère
et perdu pour toujours
pour le théâtre du monde.